Les cahiers du DD – outil complet

3.1-illu

3.1 Stratégies pour un avenir durable

I.
UN MONDE
ÉCONOMIQUEMENT VIABLE

Un monde économiquement viable est un monde qui :

  • produit les biens nécessaires afin de répondre aux besoins de ses habitants ;
  • crée de l’emploi ;
  • rémunère correctement ses travailleurs, afin que leur  salaire leur permette de répondre à leurs besoins ;
  • propose des conditions de travail décentes, afin qu’elles ne mettent pas en péril la santé des travailleurs ;
  • produit suffisamment de biens pour répondre aux besoins de l’ensemble de l’humanité ;
  • ne crée pas des besoins superflus dans le seul but d’augmenter la consommation ;
  • est économe en ressources naturelles et en matières premières ;
  • ne pollue pas l’environnement ;
  • crée des produits économes en ressources et en matières premières et qui ne génèrent pas de pollution tout au long de leur cycle de vie ;
  • met à disposition de chaque être humain les infrastructures nécessaires afin de réduire son empreinte écologique (transports en commun, énergies renouvelables, etc.) à un prix abordable ;
  • est sans corruption et sans spéculation ;
  • etc.

1. Repenser notre modèle économique

Notre modèle économique actuel n’est pas durable, puisqu’il mobilise 80 % des ressources de la planète, pour répondre aux besoins de seulement 20 % de la population mondiale. Qu’en est-il du reste de la population ? Comment répondre à leurs besoins ? Où trouver les ressources nécessaires pour répondre à leurs besoins sans détruire davantage l’environnement ?

Un certain désaccord règne aujourd’hui, sur la forme que prendra le modèle économique de demain qui devra répondre aux besoins de tous.
Certains mettent en avant le modèle existant. Pour eux, la croissance économique permet de réduire la pauvreté et freine ainsi la croissance démographique. En même temps, elle permet de financer la recherche et le développement de nouvelles technologies qui utilisent moins de ressources et polluent moins. Selon ces théories, il faudrait donc étendre notre modèle économique actuel au monde entier et encourager la croissance afin que chaque être humain atteigne le niveau de développement actuel des habitants des pays industrialisés. Les problèmes écologiques actuels seraient résolus par des solutions techniques.

Il s’agit d’un modèle développé dans les pays du Nord, fondé depuis ses origines sur l’exploitation des ressources et de la main-d’oeuvre du Sud. Étant donné que notre planète est un système fini, avec un stock de ressources limité, un modèle économique basé sur la croissance est par définition voué à l’échec, car il butera tôt ou tard contre les limites de la planète.

D’autres mettent en doute ce modèle, comme le faisait déjà de manière très prophétique le Club de Rome en 1972. Il s’agit, par exemple, des adeptes de la simplicité volontaire ou de la décroissance soutenable. Selon eux, la croissance a toujours provoqué une augmentation de la demande en ressources et approfondi le fossé entre riches et pauvres.

Il faut donc redéfinir le modèle économique, le dissocier de l’idée de croissance et le recentrer sur son objectif premier : produire les biens nécessaires pour répondre aux besoins de base de l’ensemble des êtres humains plutôt que générer l’enrichissement sans fin d’une minorité. Ces courants proposent un autre modèle de société qui serait basé sur une répartition plus juste des ressources : réduire la consommation dans les pays riches afin d’augmenter la part des pays pauvres. En même temps, ils encouragent une réflexion sur la notion de bien-être. Ne faudrait-il pas l’orienter vers la qualité (vivre mieux) plutôt que vers la quantité (accumuler des biens) ? Ils nous poussent à remettre en question nos habitudes et à vivre plus simplement.

La croissance rend-elle heureux ?

Une étude américaine a montré que le sentiment de bien-être éprouvé par la population américaine stagne depuis 1950. Si on compare les pays riches et les pays pauvres, on peut constater que dans les pays pauvres, le sentiment de bien-être augmente quand le revenu augmente, et ce jusqu’à ce que les besoins de base soient satisfaits. À partir d’un revenu annuel de 10 000 $US, cette tendance ralentit et à partir d’un revenu annuel de 20 000 $US, on ne constate plus de corrélation entre revenu et bien-être. On peut conclure de ces résultats, que tant que les besoins de base (nourriture, habitat, vêtements) ne sont pas satisfaits, la croissance économique est bénéfique pour le bien-être humain. Ensuite, elle atteint rapidement une frontière où les retombées négatives de la croissance dépassent ses bienfaits.

Cela s’explique par deux raisons.

  • Les nombreux biens de consommation, que notre société industrialisée produit, ne nous rendent pas plus heureux, car on s’y habitue rapidement. Ce qui était considéré comme du luxe, il y a 20 ou 30 ans (un poste de télévision, une voiture, un voyage en avion), va aujourd’hui de soi.
  • Comme le montre la pyramide de Maslow (voir page 44), le bien-être n’est pas seulement déterminé par la satisfaction des besoins de base, mais d’autres besoins s’y ajoutent. Il s’agit des besoins de la reconnaissance sociale, de l’appréciation positive des autres et du besoin de réalisation de soi. La consommation ne permet pas de satisfaire ces besoins-là. Les rapports humains et un rôle utile au sein de la société ne s’achètent pas.

 2. Améliorer les conditions de travail dans le monde

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> Voir la fiche info (cahier 4 : Outils)
« LE COMMERCE ÉQUITABLE »

Le Nord doit consommer moins et payer des prix plus justes pour les matières premières et les produits qu’il importe du Sud. Rémunérer de manière correcte les travailleurs des pays pauvres, améliorer leurs conditions de travail, favoriser l’accès à l’école et aux soins de santé assurera un réel développement. Permettre au Sud de se développer, en évitant les erreurs commises par le Nord, et en misant sur les technologies propres et économes en ressources, voilà le vrai défi.

Différentes approches pour améliorer les conditions de travail existent. La plus connue d’entre elles est le commerce équitable. Cette logique consiste à proposer à ces communautés du Sud de commercialiser leurs produits dans les pays du Nord, en leur garantissant une demande constante, une rémunération juste et le respect des conditions de travail. Ainsi, les communautés pauvres troquent leur statut de bénéficiaires d’aide contre celui de partenaires commerciaux.

Pour éviter l’exploitation des travailleurs dans le monde, l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a développé le concept de « travail décent ». Le travail décent garantit des moyens suffisants pour satisfaire les besoins humains essentiels. Il implique un revenu décent, la liberté de s’organiser, le droit à la protection sociale, l’élimination de toute forme de travail forcé ou obligatoire, l’abolition effective du travail des enfants, l’élimination de la discrimination en matière d’emploi et de profession.

Plus d’infos ?

> Voir la fiche info (cahier 4 : Outils)
« LES CONDITIONS DE TRAVAIL »

La Fair Labour Association (FLA) est une organisation non gouvernementale,  créée en 1998, réunissant industriels, associations d’aide au développement et universités afin de promouvoir les principes de l’OIT et de participer à l’amélioration des conditions de travail dans le monde. Elle réalise des audits sociaux afin de s’assurer que le code de conduite qu’elle a mis au point avec ses membres est respecté dans les usines et chez leurs fournisseurs.
En Belgique, le CNCD (Centre National de la Coopération au Développement) mène, depuis 2008, une campagne pour le travail décent intitulé « les travailleurs ne sont pas des outils ».

II.
UN MONDE
SOCIALEMENT ÉQUITABLE

Un monde socialement équitable est un monde qui :

  • répond aux besoins de base de chaque être humain (nourriture, habitat, vêtements, contacts sociaux, épanouissement personnel).
  • réduit les inégalités sociales entre les humains.
  • permet à chacun d’avoir accès au savoir.
  • permet à chacun d’avoir accès aux soins de santé.
  • donne à chacun les mêmes opportunités, sans distinction en fonction de son appartenance ethnique, de son sexe, de ses croyances, de son âge, de son état physique…
  • garantit les droits de l’Homme.
  • permet à chacun de s’épanouir.
  • assure à chacun un accès suffisant aux ressources de base (eau potable, énergie, alimentation, habitat).
  • etc.

1. Réduire la pauvreté et les inégalités

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> Les activités des ONG
consultez le site de la Fédération francophone et germanophone des Associations de Coopération au Développement (ACODEV) et le site de la Coopération Technique Belge

Plus d’infos ?

> La dette du Tiers monde
voir le site Internet du Comité pour l’Annulation de la Dette du Tiers monde (CADTM)

Bien que nous produisons aujourd’hui plus que jamais qu’auparavant, les inégalités s’accentuent. À quoi sert de produire davantage si nous sommes moins nombreux à pouvoir en profiter ?

Tout le monde s’accorde pour dire qu’il faut réduire la pauvreté et les inégalités dans le monde. Mais comment faut-il s’y prendre ? Dans l’objectif de répondre à cette question, l’ONU a organisé, en septembre 2000 à New York, le Sommet du Millénaire. Ce fut la plus grande rencontre de chefs d’État jamais tenue dans le monde. À l’issue de ce sommet une déclaration fut signée par les États membres de l’ONU qui fixe les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Ce sont huit objectifs ambitieux, mais réalisables qui indiquent la voie à suivre par la Communauté internationale pour faire reculer l’extrême pauvreté d’ici 2015.

Les huit objectifs du millénaire pour le développement :

  • Réduire l’extrême pauvreté et la faim
  • Assurer l’éducation primaire pour tous
  • Promouvoir l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes
  • Réduire la mortalité infantile
  • Améliorer la santé maternelle
  • Combattre les VIH/SIDA, le paludisme et autres maladies
  • Préserver l’environnement
  • Mettre en place un partenariat mondial pour le développement

Pour chacun des objectifs, des cibles à atteindre dans des délais précis ont été fixées afin de mesurer les progrès accomplis dans la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Aujourd’hui, malgré de nombreux progrès réalisés dans différents domaines, on est encore loin d’atteindre ces objectifs. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-Moon, a récemment demandé aux pays riches et pauvres d’intensifier leurs efforts et de respecter les engagements pris.

Au-delà des objectifs du millénaire, de nombreuses initiatives se battent pour améliorer les conditions de vie des populations du Sud à travers des projets locaux de développement. Ce sont généralement des associations ou des ONG (Organisations Non Gouvernementales) de développement qui réalisent ces projets grâce aux donations de leurs membres et du large public et parfois avec un soutien de fonds publics. En plus de ces initiatives citoyennes, l’État belge réalise des projets de coopération technique dans une vingtaine de pays du Sud à travers l’agence belge de coopération au développement (CTB, Coopération Technique Belge).
D’autres associations sont persuadées que la solution se trouve plutôt dans une autre répartition des richesses. Une de ces initiatives vise à s’attaquer au fond du problème et milite pour l’annulation de la dette du Tiers monde.

2. Respecter les droits de l’Homme pour tous

Plus d’infos ?

> www.amnesty.be
> www.liguedh.be

Malgré le fait que la Déclaration universelle des droits de l’Homme a été adoptée en 1948, les droits de l’Homme sont bafoués tous les jours un peu partout dans le monde. Pour remédier à ce problème, l’ONU a créé en 2006 le Conseil des droits de l’Homme. Ce conseil a mis en place un mécanisme d’évaluation qui permet d’étudier la situation des droits de l’Homme dans chaque pays et ensuite de formuler des recommandations ou un projet de résolution.
Il existe d’autres organisations qui luttent pour le respect des droits de l’Homme, comme Amnesty International, qui milite pour la libération des prisonniers politiques et contre la torture et la peine de mort, ou comme la Ligue des Droits de l’Homme.

III.
UN MONDE
ENVIRONNEMENTALEMENT
VIVABLE

Un monde environnementalement vivable est un monde qui :

  • consomme peu de ressources (matières premières, eau, énergie) ;
  • privilégie les ressources renouvelables et issues d’une exploitation durable ;
  • recycle les ressources non renouvelables ;
  • maintient ou améliore la qualité de l’eau, de l’air et du sol ;
  • protège les terres arables ;
  • réduit la déforestation ;
  • prévient l’érosion et la désertification ;
  • respecte et protège la biodiversité et les écosystèmes, partout sur la planète ;
  • réduit les émissions de gaz à effet de serre afin de limiter le réchauffement climatique ;
  • évite l’utilisation de produits dangereux pour l’environnement et la santé humaine ;
  • réduit la production de déchets ;
  • etc.

 1. Préserver les ressources de la planète

Les modes de production industrielle ont provoqué une prospérité matérielle sans égale pour la partie riche de la population. Mais en même temps, ils ont provoqué une consommation des ressources dans des proportions jamais connues. Les conséquences écologiques et la production des déchets qui en résultent dépassent aujourd’hui les capacités de régénération de l’écosystème de la Terre.

Si nous voulons préserver les ressources de la planète, nous devons modifier notre manière de les considérer et de les traiter. Les ressources ne sont pas des matières que la nature met gratuitement à notre disposition en quantités illimitées pour que nous les transformions en marchandises, mais des matières précieuses, qui nous permettent de créer les biens dont nous dépendons pour vivre. Nous devrions donc les utiliser avec parcimonie afin de les faire durer le plus longtemps possible.

Une gestion durable des ressources se fait en quatre étapes :

  1. Réduire la consommation des ressources (matières premières, eau, énergie…) incorporées dans les produits et ainsi réduire les quantités à recycler en fin de vie.
  2. Remplacer les ressources non renouvelables par les ressources renouvelables.
  3. Réutiliser les matières premières ou ressources afin d’éviter qu’elles ne deviennent un déchet et afin d’éviter la consommation de nouvelles matières premières ou ressources.
  4. Recycler les matières premières ou utiliser des matériaux recyclés. Le bénéfice est important : protection des ressources, réduction des déchets et création d’emplois.

Le recyclage est moins efficace que la réutilisation, car il consomme plus d’énergie et dégrade les propriétés des matériaux. La démarche en 4 étapes s’applique donc de manière progressive. D’abord, on essaie de réduire la consommation à la base. Si cela n’est pas possible, on veille à utiliser des ressources renouvelables, ensuite, on essaie de réutiliser, et enfin, de recycler.

Cette démarche en 4 étapes se base sur le « principe des 3R ». Les 3R sont une abréviation pour l’adage « Réduire, Réutiliser, Recycler ». Avec le temps, on a ajouté un quatrième R pour « Remplacer » qui signifie qu’il faut remplacer des ressources fossiles et non renouvelables par des ressources qui sont renouvelables et gérées de manière durable.

Le « principe des 3R » a initialement été développé dans le cadre de la gestion des déchets. Il s’agissait d’un modèle circulaire dans lequel chaque déchet était transformé en matière première. Mais vu que chaque objet devient un jour un déchet et que la fabrication de chaque objet génère des déchets, ce principe est aujourd’hui utilisé également pour la gestion durable des ressources et des matières premières.

Ce principe s’adresse aux entreprises afin qu’elles l’intègrent dans leur processus de fabrication, mais peut aussi être adapté à la consommation individuelle. Ainsi, chacun peut l’appliquer dans la vie quotidienne.

Plus d’infos ?

> Voir la fiche info (cahier 4 : Outils)
« L’ÉCO-CONCEPTION D’UN PRODUIT OU D’UN SERVICE »

pucePremière étape :
Consommer moins de ressources

Deux stratégies qui se complètent :

  • Réduire nos besoins
    Pour réduire nos besoins, nous devons remettre en question nos habitudes de production et de consommation, nous concentrer sur l’essentiel, éviter le superflu et éliminer tous les achats inutiles.
  • Augmenter le rendement des ressources
    Les ressources sont à la base de toute production économique. Seule une fraction de ces ressources se retrouve dans le bien final. La plus grande part se transforme en déchets de production et est ainsi gaspillée.

Une des voies vers une gestion durable des ressources est leur utilisation rationnelle.

Pour les industries et les entreprises, il existe ce qu’on appelle l’éco-conception qui permet de fabriquer le même produit en utilisant moins de ressources (matières premières, énergie, eau…), ceci grâce à des procédés de fabrication et des matériaux innovants qui tiennent compte de l’ensemble du cycle de vie d’un produit.

Pour le consommateur, il est beaucoup plus difficile d’économiser les ressources, car nous ne fabriquons pas les produits que nous achetons. Toutefois, de la qualité de nos achats dépend une partie de l’économie possible des ressources. Nous pouvons aussi adopter des comportements plus réfléchis pour économiser les ressources à petite échelle dans la vie quotidienne. Nous pouvons adopter les gestes d’utilisation rationnelle de l’énergie et de l’eau à la maison ou opter pour une mobilité douce (choisir les moyens de transport en commun, le covoiturage, le vélo ou la marche).

 

puceDeuxième étape :
Remplacer les ressources non renouvelables par des ressources renouvelables

Dans le monde industriel, c’est devenu une pratique courante grâce au progrès technologique. Ainsi, dans le secteur de la construction, il est possible d’utiliser des matériaux naturels et renouvelables comme le bois, le chanvre, la paille… à la place de matériaux minéraux non renouvelables. L’industrie du plastique tente de remplacer le pétrole comme matière première par des matières premières renouvelables comme le maïs.

Comme citoyen nous pouvons faire de même : choisir d’isoler sa maison avec de la laine de chanvre ou de la cellulose (papier recyclé) à la place de laines minérales (laine de verre ou de roche) ; souscrire un contrat avec un fournisseur d’électricité verte produite à partir d’énergies renouvelables ; récupérer l’eau de pluie pour arroser le potager et alimenter les WC et la machine à laver ; etc.

Mais attention, une exploitation trop intensive des ressources renouvelables peut aussi mener à leur épuisement. Pour l’industrie ainsi que pour les consommateurs mieux vaut utiliser des ressources issues d’une gestion durable. On parle d’une gestion durable des ressources, quand l’Homme ou la nature n’en prélèvent que les quantités générées par nature. Le terme « gestion durable » provient initialement de la sylviculture, où il signifie qu’on prélève uniquement une quantité de bois correspondant au taux de renouvellement naturel. Ainsi, la forêt n’est jamais rasée entièrement et peut se régénérer d’elle-même.

Aujourd’hui, on peut étendre le terme de gestion durable à tous les domaines de la vie, car il s’agit de gérer les ressources de la planète de manière parcimonieuse afin de les préserver pour les générations futures.

puceTroisième étape :
Réutiliser les matières premières ou ressources

Les matières premières utilisées dans les procédés de fabrication ne se retrouvent jamais dans le produit fini ou sont jetées après un seul usage. Pour éviter ce gaspillage, on peut par exemple réutiliser les emballages (transformer un carton à chaussures en boite de rangement, récupérer les bocaux en verre pour y stocker des aliments…). Dans l’industrie, les chutes de production ou les pièces ratées sont de plus en plus souvent réintégrées dans le processus de fabrication.

puceQuatrième étape :
Valoriser les ressources en recyclant les déchets

Le recyclage permet de récupérer (au moins en partie) les matières premières contenues dans les objets. Ces matières sont réutilisées dans la fabrication de nouveaux produits. On parle alors de matières premières secondaires.

Plus d’infos ?

> Voir la fiche info (cahier 4 : Outils)
« LA STRATÉGIE DU FACTEUR 10 »

L’emploi de matières premières secondaires évite l’exploitation de nouvelles matières premières (dites matières premières primaires) et épargne ainsi une partie des autres ressources (eau, énergie, adjuvants…) utilisées lors de leur exploitation, traitement et transport.

2. Préserver l’environnement

Toutes les activités humaines ont un impact sur l’environnement. Vouloir éliminer complètement ces impacts est donc illusoire. Voyons plutôt comment les réduire au maximum.

Pour ce faire, il faut adopter une démarche en trois étapes :

  1. Prévenir les dégradations et les pollutions à la source.
  2. Réduire les dégradations et les pollutions et les risques qui y sont liés.
  3. Traiter les dégradations et les pollutions et réparer les dégâts causés.
pucePremière étape :
La prévention

Voici quelques exemples :

  • Utiliser des produits non polluants, fabriqués d’une manière plus respectueuse pour l’environnement, ou issus de matières recyclées.
  • Encourager des techniques respectueuses de l’environnement comme la gestion durable des forêts ou l’agriculture et l’aquaculture biologiques.
  • Préserver les zones naturelles et la biodiversité afin de protéger le « capital naturel » de la planète, par la création et le respect de zones protégées et de parcs naturels.
  • Respecter les animaux sauvages et les zones naturelles. Par exemple, respecter les interdictions de circulation dans les forêts et tenir son chien en laisse ou éviter de faire du kayak quand le niveau des rivières est bas.
puceDeuxième étape :
La réduction

Voici quelques exemples :

  • Réduire la dispersion de produits nocifs dans l’environnement en équipant les procédés de fabrication et les véhicules d’un filtre qui capture les émissions avant qu’elles ne polluent l’air, récolter l’eau usée et l’épurer avant qu’elle ne réintègre le cycle naturel de l’eau, etc.
  • Remplacer un produit dangereux par un produit moins dangereux et réduire ainsi le risque de pollution.
puceTroisième étape :
Le traitement des pollutions

Il s’impose quand les dégâts ont eu lieu. Voici quelques exemples :

  • Effectuer des travaux d’assainissement des zones côtières après une marée noire ou replanter des arbres.
  • Traiter les fuites de produits dangereux en faisant appel à une entreprise spécialisée.
  • Assainir les anciens sites industriels et les parcelles pollués par des activités humaines lors de leur cessation (garages, usines, dépôts, lieux de stockage, etc.)

Dans cette démarche, la première étape (la prévention) est la plus importante car elle évite tout risque ultérieur. La dernière (la réhabilitation ou le traitement) est la plus difficile à réaliser et coûte extrêmement cher.

IV.
UN MONDE
DÉMOCRATIQUEMENT
ADMINISTRÉ PAR LA
COMMUNAUTÉ
DES HUMAINS

Un monde démocratiquement administré est un monde qui :

  • assure l’éducation de base à tous les humains et la possibilité d’une formation tout au long de la vie.
  • assure l’accès de chacun à l’information sur l’ensemble des domaines qui le concernent.
  • accorde une attention particulière aux plus fragiles, au plus faibles, aux personnes victimes d’handicaps et de maladies, aux victimes des conflits et des catastrophes naturelles.
  • crée un cadre permettant à chaque culture de s’exprimer, de se développer et de communiquer avec les autres.
  • permet à chacun de développer son système de valeurs, ses références philosophiques dans le respect des autres.
  • organise des structures étatiques démocratiques efficaces et contrôlées.
  • met en place des structures permettant la prévention et la résolution des conflits entre les peuples.
  • s’engage dans des processus de désarmement.
  • s’engage dans de réels projets de solidarité qui permettent à chaque population de développer son cadre de vie pour ne pas être contrainte à l’émigration.
  • etc.

Comme nous l’avons évoqué au chapitre précédent, le moteur du développement durable doit être et rester la communauté des humains. On ne peut pas imaginer confier l’avenir de l’Homme aux seuls spécialistes de l’environnement, de l’économie et aux gouvernements.

Demain est l’affaire de toutes et de tous !

Les choix que nous devons faire aujourd’hui sont tellement importants, comme va nous le montrer le chapitre suivant, que le plus grand nombre possible d’hommes et de femmes de tous les continents vont devoir y participer tout au long de leur vie.

  • comme enfant et jeune à l’école
  • comme étudiant(e) dans les écoles supérieures et universités
  • comme parent et citoyen
  • comme travailleur, technicien, ingénieur et tous les métiers possibles (mécanicien, menuisier, maçon électricien, dessinateur, chauffeur, couturier, vendeur, comptable, hôtelier, cuisinier, puériculteur, enseignant, infirmier, aide-soignant, agriculteur, jardinier, assistant social…)
Une place et un rôle pour chacune et chacun !