Les cahiers du DD – outil complet

famille ramasser

III.
LES DÉCHETS ET
LES ASPECTS SOCIAUX

Le traitement des déchets, notamment des déchets dangereux et des déchets électroménagers, est difficile et très coûteux. Depuis les années 1980, s’est donc développé un important trafic de déchets entre différents pays. Ce sont principalement les pays industrialisés qui exportent leurs déchets difficiles à traiter et souvent toxiques vers les PVD, où les législations en matière d’environnement et de protection du travail sont moins strictes. L’Inde et le Bangladesh ont ainsi acquis une triste notoriété en tant qu’experts en démantèlement de bateaux de guerre ou de pétroliers désaffectés et hautement contaminés (notamment par l’amiante). La Chine est devenue le spécialiste de la récupération des métaux précieux contenus dans les GSM, ordinateurs, télévisions et autres appareils électroniques, et l’Afrique est une véritable décharge à ciel ouvert pour toutes sortes de déchets dont les pays riches ne veulent plus.

Les conséquences de ces pratiques sont nombreuses : le transport des déchets (généralement par bateau) à l’autre bout de la planète consomme de l’énergie et émet des gaz à effet de serre. Les métaux lourds, retardateurs de flammes et autres substances dangereuses pour l’environnement et la santé humaine qui sont contenus dans ces déchets ne sont généralement pas traités de manière adéquate et se retrouvent dans la nature où ils polluent l’eau et le sol parfois pour des décennies.

Dans certains pays pauvres, les « récupérateurs » vivent carrément sur ou aux alentours des décharges, dans des conditions sanitaires extrêmes, menacés par des émanations de gaz toxiques, une faune nuisible, parfois porteuse de maladies (rats, moustiques, mouches, cafards…), et des sources d’eau hautement polluées par les infiltrations dans la nappe phréatique des substances dangereuses libérées par les déchets.

Les travailleurs sont rarement conscients des dangers pour leur santé qui résultent du contact direct avec ces substances dangereuses et ne disposent pas du matériel de protection adéquat. Les mesures de protection sociale faisant défaut, les travailleurs n’ont droit à aucune indemnité en cas de maladie.