LES PARTICULES FINES
I.
De quoi s’agit-il ?
On désigne par le terme « particule » un ensemble de substances particulaires microscopiques, c’est-à-dire de l’ordre du micron (1 micron = un millième de millimètre). Ces substances sont solides ou liquides et restent en suspension dans l’air en général de quelques jours à quelques années. Elles sont transportées sur de longues distances par les courants atmosphériques. Ensuite elles retombent au sol via les pluies ou sous forme de poussières.
Le mot « particule » englobe un ensemble de composés variés. On peut les classifier de différentes façons selon leur origine, leur dimension, leur composition et leur mode de formation.
Sur base de leurs dimensions, on les classe comme :
- poussières sédimentables : ce sont les plus grosses, elles retombent vite et, donc, ne sont pas vraiment des « particules en suspension ». Pourtant, selon leur nature, elles peuvent avoir des impacts importants sur l’environnement et la santé humaine dans les alentours de leur lieu d’émission.
- poussières en suspension : c’est l’ensemble des particules en suspension de diamètre moyen inférieur à 75 microns (soit à peu près le diamètre d’un cheveu).
- PM 10 (PM = Particulate Matter) : particules inférieures à 10 microns
- PM 2,5 : inférieures à 2,5 microns, dites « particules fines ». Très légères, elles peuvent rester plusieurs jours en suspension dans l’air.
- PM 1 : particules ultrafines, de diamètre inférieur à 1 micron.
Il s’agit, donc, d’une classification où chaque catégorie englobe également les catégories de dimensions inférieures.
Selon leur mode de formation, on distingue des particules :
- Primaires, qui sont émises telles quelles dans l’atmosphère
- Secondaires, qui se forment dans l’air par réactions physico-chimiques à partir d’autres polluants. Exemples : les oxydes d’azote (NOx) et l’ammoniac (NH3).
II.
En quoi les particules
sont-elles inquiétantes ?
Impacts sur la santé humaine :
Plus les particules sont petites, plus elles pénètrent facilement dans nos poumons. Ainsi les particules les plus fines (PM 1) sont les plus problématiques, car elles peuvent, via les poumons, se diffuser dans le sang. Certains types de particules semblent plus nuisibles que d’autres : c’est le cas, par exemple, de celles issues de la combustion (suies) du charbon, du diesel et du bois. Les particules peuvent fixer des substances comme, par exemple, des métaux lourds ou des polluants organiques persistants. Elles sont alors d’autant plus nocives pour notre santé ou l’environnement.
Les effets sur la santé se font sentir à court, mais surtout à long terme :
- exposition de courte durée : on peut voir apparaître des réactions inflammatoires des poumons, des symptômes respiratoires et des effets néfastes sur le système cardiovasculaire.
- exposition de longue durée : les effets sont ici plus importants comme l’aggravation de l’asthme, toux et bronchites chez les enfants, d’une réduction des fonctions pulmonaires et d’une réduction de l’espérance de vie (mortalité cardio-pulmonaire et cancer des poumons).
Les conséquences pour la qualité de la vie sont, donc, graves. Les enfants, les personnes âgées, de même que les personnes souffrant d’asthme ou de maladies cardio-vasculaires sont particulièrement vulnérables.
Une situation préoccupante en Belgique
En Belgique, la situation est critique en ce qui concerne les effets des PM 2,5, dites « particules fines », sur la santé. Le taux de mortalité estimée en Belgique est la plus élevée de l’Union européenne : près de 13 000 décès prématurés par an.
La cause ? La Belgique est particulièrement polluée en poussières à cause de :
- sa densité démographique,
- son réseau routier très dense,
- son parc routier qui est essentiellement composé de véhicules diesel,
- son industrie lourde qui joue un rôle important dans l’économie,
- sa situation géographique, qui fait que la Belgique reçoit également des poussières fines venant d’autres pays. Cela s’explique, notamment par la direction des vents dominants, mais aussi par le trafic maritime intense dans la Mer du Nord.
III.
Les sources
de particules
L’origine des particules en suspension dans l’air est très variée :
- Elle peut être naturelle (par exemple : volcans, érosion due au vent, embruns marins, etc.)
- Elle peut être issue des activités humaines (par exemple : processus industriels, gaz d’échappement des véhicules, usure de la chaussée, des pneumatiques, des pièces métalliques, sel et sable utilisés pendant l’hiver, etc.)
Les principaux secteurs émetteurs en Région wallonne sont :
- le secteur industriel essentiellement au niveau des processus de production :
- La plus grande partie des émissions provient du secteur sidérurgique, surtout des chaînes d’agglomération de minerai, des hauts fourneaux et des fours à coke.
- les secteurs d’extraction des minerais et minéraux (carrières), ainsi que du ciment et de la chaux, sont également émetteurs de poussières et de particules de tous calibres.
- le secteur des transports : les émissions de particules sont ici de 2 types :
- la fraction des particules les plus grosses provient de l’usure des plaquettes de freins, des pneumatiques et de la chaussée
- le reste des émissions est constitué de particules fines (inférieures à 2,5 microns de diamètre) issues de la combustion du diesel dans les moteurs des voitures, bus et camions.
Pour l’année 2003, on estime la quantité de poussières en suspension (TSP) en Wallonie à environ 46 000 tonnes. Celles-ci sont constituées de :
- 55 % de « grosses » particules (diamètre moyen compris entre 10 et 55 µm) ;
- 15 % de particules « moyennes » (diamètre moyen entre 2,5 et 10 µm) ;
- 30 % de particules fines (diamètre moyen inférieur à 2,5 µm).
On distingue deux principaux types de pollution liée aux particules :
Plus d’infos ?
> Voir les fiches info (Cahier 4 : Outils)
- La micropollution
- La pollution de l’air intérieur